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- Roll Chanty & the Teeplers -

Affiche

"Roll Chanty et" les Teeplers parce qu'il faut bien reconnaître que le groupe a connu son heure de gloire (1966/68) en lien direct avec CE chanteur et son esprit "100 % rock" (comme il était bien précisé sur le fameux 45 tours de 66, celui qui vaut cher sur eBay !). Rock'n'roll façon pionniers donc, car à l'époque on ne parlait pas encore de "revival", même si c'en était déjà ! Et Roll était tombé avec les Teeplers sur le groupe de musiciens talentueux et attentifs qui lui convenait. Certes, ils se montraient bien peu démonstratifs cesTeeplers, surtout aux débuts, mais Roll l'était suffisamment pour occuper la scène à lui seul ! Peu après leur rencontre, le déclencheur a donc été ce "concours d'orchestres" à Bron en Juin 1966, qui leur permit d'enregistrer le 45 chez Soder dans la foulée (alors qu'ils étaient encore bien peu rodés).

Pour tenter d'être assez complet et objectif, on va donc vous proposer dans cette page Teeplers, pardon Roll Chanty and the...
1- Une coupure de journal (Le Progrès sans doute) sur ce concours de Bron désormais "historique" !
2- Le scan du 45 tours "100 % rock" qui en fut la conséquence heureuse...
3-Une interview de Roll parue en 1991 dans la revue Club des années 60 n°13 (avec l'autorisation de Marc Liozon qui l'avait réalisée). Roll vit aujourd'hui quelque peu "en ermite" au fin fond de la campagne, mais son avis n'a sans doute guère changé depuis cette interview. 
4- Et un article rédigé par Daniel Beguin, le guitariste, pour raconter un peu la "saga" des Teeplers, en exprimant le point de vue des musiciens, un peu plus nostalgiques eux par contre, et qui se ré-unissent d'ailleurs de temps en temps (surtout depuis que ce site les a remis en lien !) autour d'un petit boeuf... pas seulement bourguignon ! Car ils sont bien sûr presque tous restés "dans la musique".
SD

Teeeplers

Festival Bron 66

 

 

Ce"festival du rythme" (concours d'orchestres) dans l'après-midi du Dimanche 5 Juin 1966 à Bron (banlieue de l'Est lyonnais) était présenté par Jacky Thomas, du Palaisd'Hiver. Après le passage des groupes en compétition, Jimmy & les King Bees (hors-concours) terminaient le concert.

On a oublié comment était attribué les points, mais voici les résultats :

1/ Mixfits (225 voix)
2/ Teeplers (133)
3/ Carlbury's (132)
4/ Crazymen (68)
5/ Dakotas (47)
6/ Bone's (29)
7/ Freeners (27)
8/ Samboth (20)
9/ Mercury (19)
10/ Bee-New (5)

Leur 2e place (de justesse !) permit aux Teeplers de bénéficier de l'enregistrement de leur 45 tours au studio Soder qui parrainait l'événement...

 

 

45 tours des Teeplers

INTERVIEW DE ROLL CHANTY par MARC LIOZON (1991) 

Marc Liozon : Comment es-tu venu au Rock ?

Roll Chanty : En 1958, au collège, j'avais 13 ans. Quelqu'un m'a prêté un disque de Bill Haley : "See you later Alligator".Le premier soir je l'ai écouté au moins une dizaine de fois. Ensuite j'ai découvert les autres pionniers : Elvis, Gene Vincent, Eddie Cochran, Little Richard, etc...

ML : Jusque là tu n'es qu'un auditeur, un fan.

RC : Oui mais à force d'entendre tous ces rock, je me suis mis à les chanter, et puis j'ai rencontré un guitariste rythmique qui m'a accompagné. On jouait dans sa cave le samedi après-midi. C'était pour s'amuser.

ML : Qu'est-ce qui t'a fait sortir de cette cave ?

RC : Oh ! j'ai voulu enregistrer un disque, quelque chose comme un hommage à la douzaine de pionniers que j'admirais. Bref, un truc de jeunesse, pour marquer le coup. Je comptais en tirer vingt exemplaires mais il me fallait un groupe et une relation m'a aiguillé sur "Les Teeplers".

ML : Le groupe existait déjà ?

RC : Oui, mais il ne tournait pas encore beaucoup. Leur chanteur ne connaissait qu'un morceau, ils ont accepté de m'accompagner parallèlement et les répétitions ont débuté. Au bout d'un mois j'avais quatre titres qui commençaient à rouler. Et puis il y a eu un concours régional et le responsable des Teeplers a inscrit le groupe. Les conditions de ce concours exigeaient quatre morceaux ! Alors Les Teeplers m'ont mis en avant et je suis monté sur le ring.

ML : C'était la première fois que tu faisais de la scène ?

RC : Oui j'ai gesticulé, sauté... N'importe quoi ! Tout ce qui me passait par la tête. On a gagné la seconde place et en prix un enregistrement de quatre titres chez "Soder", le fameux disque.

ML : Le fameux disque ?

RC : II est surtout fameux parce qu'il est rare. 600 exemplaires, pas un de plus...

ML : Tu ne l'aimes pas ?

RC : J'aime l'énergie qu'il traduit. De toute façon il faut l'écouter avec l'esprit de l'époque, sinon il n'a aucun sens. L'enregistrement date de juin 1966. Il a été "expédié" en trois ou quatre heures et en prise directe.

ML : Ensuite tu as fait de nombreux shows avec notamment quelques Grands du Rock : Gene Vincent, Vince Taylor...

RC : Les choses sont allées un peu vite. Je ne m'attendais pas à ça. Je voulais m'en tenir au disque mais le groupe a eu des propositions. Je ne pouvais plus faire marche arrière et puis j'ai pris goût à la scène, alors il n'y a rien à regretter. Par contre vers la fin 68 j'en ai eu ma claque. Trop de bagarres dans les salles, trop de fatigue. Rideau !

(Interview parue dans "Club des Années 60" n°13 de juillet 1991)



- La saga des Teeplers - Par Daniel Beguin (2006)       


(Daniel Beguin, Maurice Arcis et Gérard Montheillet,
et Beps derrière ses lunettes noires et la cymbale)

En 1964, Guy Mollard qui allait devenir le premier batteur des Teeplers forma un groupe avec des copains de lycée. Il avait investi dans quelques instruments dont les marques résonnent dans la légende des Sixties « Egmond, Ohio,Kent… ». Son frère cadet Gilles, et un guitariste nommé Daniel Dupir complétaient ce trio de pionniers. Ils recrutèrent Gérard Montheillet qui fabriquait (déjà!) de superbes guitares miniatures qu’il vendait à l'école. Il s’était façonné une guitare équipée de micros Egmond et pouvait sans problème (!…) jouer « les cavaliers du ciel » sur les 2 cordes graves et une partie de « Shadoogie » des Shadows. Lorsque Guy lui montra les instruments, Gérard choisit la basse (une Ohio) parce qu’il n’y avait que 4 cordes…
Puis, Daniel Dupir amena d’autres musiciens qui étaient ses copains de classe: Jacques Berthet-Pilon qui joua d’abord comme harmoniciste puis clavier et chant,  et Maurice Arcis qui devint le guitariste soliste comme on disait à l’époque.
Ce groupe répétait sur Lyon dans ce qui avait dû être la serre d’une maison bourgeoise qui appartenait à la famille de Guy Mollard. Gilles et Daniel Dupir quittèrent le groupe qui quelque temps après fit sa première prestation scénique à Autrans.
Gérard et Jacques connaissaient un guitariste/harmoniciste Daniel Beguin, ex-soliste du célèbre groupe « Chantal et les Sokols » qui vint se joindre au groupe.
Le mélange prit bien et l’on commença à travailler sur des morceaux choisis au feeling avec des influences multiples : quelques instrumentaux bien sûr, comme cela se faisait à l’époque, des indicatifs (Last Night, HipHugh Her) mais aussi Whatd‘ I say de Ray Charles, Keep on running, de Spencer Davis Group, Still I’m sad, For your love desYardbirds,  Gloria, de Them ainsi que leur énergique Mystic eyes, avec un superbe solo d’harmonica, Around and Around, The last Time,  I’m a King Bee des Stones, I’m down, Dizzy Miss Lizzy des Beatles, des morceaux des Animals (gonna send you back to walker ?),..
Vint ensuite le moment de se produire. Il fallait trouver un Nom qui sonne bien. Ce fût Gérard qui s’inspirant de Beetles (scarabées) transformé en « Beatles », proposa de transformer Tipplers (ivrognes) en Teeplers.
Un auteur compositeur, Roger Mathieu, nous demanda  de l’accompagner pour plusieurs prestations mais l’aventure ne semble pas avoir duré très longtemps.

Roll CHANTY vint ensuite apporter sa touche personnelle et son répertoire pionnier. Il avait une forte personnalité, du charisme, un timbre de voix très particulier et beaucoup de présence. Il avait aussi de par son métier de dessinateur un sacré coup de patte et il s’employa à décorer la salle de répétition d’une superbe fresque murale. Cette salle de répète fut d’ailleurs insonorisée par un sorte de damier composé de cartons d’œufs peints en noir et blanc.
Puis il y eut le concours des orchestres de Rock organisé par le Comité des fêtes de Bron. Avec Roll, nous ne connaissions que 4 ou 5 morceaux (ceux du disque) mais, grâce à sa prestation et à son répertoire décalé par rapport à ce que tous les groupes faisaient à l’époque,  ce fût un tabac : 2e du concours !
Nous gagnâmes le droit d’enregistrer un 45 tours - 4 titresau Studio SODER, rue René Leynaud. Curieusement ce disque a une certaine valeur marchande auprès des collectionneurs plus par sa rareté, il faut bien le reconnaître, que par ses qualités musicales. Jacques, Guy, Gérard,Maurice, Daniel et Roll sont les musiciens figurant sur la pochette  (dont la photo fut prise à la roseraie du parc dela TËTE D’Or à Lyon).
Jacques Berthet-Pilon quitta  le groupe peu de temps après.
L’orchestre se faisait une petite notoriété dans le milieu du Rock. Pour les déplacements, nous utilisions l’immense BUICK de la famille Mollard. Grandiose !
Plus tard, Guy Mollard dut partir à l’armée. Nous fîmes alors appel à la force de frappe de Bernard Chauchatalias, alias BEPS, qui nous impressionna dès ses premiers coups debaguette.

Les concerts s’enchaînèrent avec quelques premières parties de Rock Stars : Vince Taylor, Burt Blanca, Gene Vincent, une tournée en Alsace et d’autres prestations prometteuses qui nous valurent quelques entrefilets sur Rock et Folk.
Je pense que dès le début, le groupe a eu une certaine homogénéité. Il y avait Roll, sa personnalité, son style pionnier mais il y avait aussi 4 musiciens avec une complicité musicale très forte. Chacun se sentait à sa place, respectait les autres et était respecté par les autres.
Les Guitar Heroes de l’époque, c’était Hank Marvin et les Shadows, Duane Eddy, Arthur Smith, Chuck Berry. Puis vinrent les groupes de la British Invasion avec leurs références bluesy, Clapton, Hendrix, Mayall et on accrochait toujours. On était sensibles aux mêmes influences.

Le groupe fit quelques compositions (en anglais) dont certaines furent jouées sur scène et notamment des morceaux apportés par Daniel:
« Hey You » un rock agressif inspire du style Them, « I go mad » plutôt gentillet dans l’esprit Beatles, « Maa’ can I go out tonight » assez jazzy et joué dans les écoles de Danse ou Boîtes dans lesquelles on se produisait…
Souvent, en répétition, on faisait quelques instrumentaux. Cela renforçait la musicalité de l’ensemble. Sans esprit de compétition, chacun bien dans son rôle et mis en confiance par le groupe, on vivait notre truc, cherchant surtout à bien jouer pour que le groupe fasse une bonne prestation, sans trop se soucier de ce qui nous entourait, sans imaginer même que cela  puisse intéresser des gens…
Timides, un peu complexés (ou lucides), on répétait beaucoup, on s’ouvrait assez peu sur l’extérieur, trouvant toujours que tel ou tel groupe était meilleur que nous. Mais le groupe progressait sans cesse. Roll avait même laissé entendre…. quelques contacts en Angleterre….
Et puis, il y a eu l’armée*, d’autres changements,des motivations moins affirmées. On ne sait pas vraiment pourquoi mais tout a sans doute été fini quand Roll nous a annoncé qu’il arrêtait pour se faire opérer des oreilles.
Il y eut bien quelques tentatives pour relancer la machine avec d’autres musiciens, un autre nom (BBC, pour Blues Based Corporation), mais ce n’était plus çà,malgré un second 45 t  enregistré en autofinancement, qui est encore plus rare que le premier.

Le site de Stevie avec des photos que nous ne connaissions pas et l’article sur le magazine publié par Marc Liozon, ont été pour nous de véritables surprises. Ils ont ranimé les souvenirs d’une page agréable de la vie de chacun des Teeplers. Chacun a évolué musicalement et après toutes ces années, Beps, Gérard, Maurice et Daniel sont toujours musico-pratiquants, dans des styles très divers. Guy, dirigeant d’entreprise, a plutôt laissé la musique de côté mais il a promis qu’il allait se remettre à la batterie ! Chacun garde l’intime conviction que le groupe Roll CHANTY & les  TEEPLERS était bon et qu’il aurait sans doute pu connaître une plus grande notoriété.
Qu’importe, il a laissé sa petite trace, il a laissé un patrimoine affectif inestimable dans la tête de quelques bonhommes qui sont toujours heureux de se retrouver pour « boeuffer » un morceau. Et le bœuf façon Rock ‘n Roll, c’est comme le gratin, plus c’est réchauffé, meilleur c’est ! Yeah!

Daniel Beguin

*NDSD : Pendant le passage de Daniel à l'armée, c'est Georges Sarrazin qui assura l'intérim à la guitare rythmique, notamment pour la 1ère partie de Gene Vincent en Septembre 1967.



(Concert pour le club "La Voix d'Elvis", le 30-10-66, au local du cyclotourisme à Lyon-Terreaux...
Le batteur est alors Guy Mollard, puis de g à dr : Gérard, Roll, Daniel et Momo,)


Quelques dates de concerts des TEEPLERS :
(Passages en clubs comme La Ferme, Le Scotch, Baconnet, etc, non cités ici)





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